Enjeux sociaux, éducatifs et institutionnels de l'oral.

Quels sont ces enjeux : pour l'élève, pour l'enseignant, pour les apprentissages ?

L'enseignement de l'oral est déterminé par trois grands types d'enjeux : sociaux, éducatifs et institutionnels.
         Philippe Perrenoud, dans "Bouche Cousue ou langue bien pendue ? ", "l'école entre deux pédagogies de l'oral", rappelle que dans "les rapports marchands, dans les relations à l'administration, on se retrouve souvent seul. Mais dans le monde du travail, dans la politique, des associations, maitriser l'oral c'est aussi savoir participer à l'action collective, savoir animer, restituer, coordonner les points de vue, travailler à un consensus sur la doctrine et les stratégies". Les enjeux sociaux de l'oral recouvrent l'acquisition de compétences sociales et civiques, l'apprentissage des codes sociaux, la capacité de l'élève à naviguer entre des pratiques langagières différentes selon le point de vue énonciatif.
            Des enjeux éducatifs sous-tendent aussi l'apprentissage de l'oral : l'enseignant doit permettre à l'élève de comprendre "ce que parler veut dire", en référence à Bourdieu, lui permettre de mettre du sens à la langue de l'école.  L'enseignant a la responsabilité de créer des situations d'apprentissages disciplinaires et/ou transdisciplinaires qui mettent l'élève en situation de transformer ses usages langagiers initiaux pour les rapprocher d'un oral "second", celui de la discipline enseigné, celui de l'école.           

Enfin, les enjeux institutionnels, programmes et examens terminaux (DNB, EAF, Oral du Chef d'Oeuvre, Grand Oral), structurent le continuum de l'élève depuis l'entrée à l'école jusqu'à sa sortie. L'oral est une compétence complexe qui s'inscrit dans la durée : c'est une compétence à travailler tout au long de la scolarité et qui demande du temps.