Place et importance des émotions

Quand Bridget Jones doit prononcer un discours.

Regardez cette vidéo et identifiez les difficultés que rencontrent les personnages.

Que se passe-t-il quand les émotions l'emportent sur la pratique de l'oral ?

Il faut tout d’abord se représenter l’oral comme un ensemble tissé de verbal, de paraverbal (les tonalités de voix, la rapidité d’élocution,) et de non verbal (mimiques, gestes, postures,etc.) : c’est dans la relation entre ces trois manifestations que les émotions prennent place.

La crainte de ne pas être à la hauteur, la crainte de ne pas être compris des autres ou celle d'être jugé peuvent entraver la bonne marche des apprentissages de l'oral.

Ce trac, normal et positif quand il est au service de la prestation orale, peut céder la place à la glossophobie, la peur panique de parler en public. Une étude américaine de l'université Chapman, rapportée par le Washington Post montre que pour 74 % de la population, parler en public serait un véritable défi. La glossophobie constitue une des premières manifestations de l'anxiété sociale.

L'appui de la science pour "gérer" les effets du stress à l'oral.

Comment aider les élèves à reconnaître et gérer leurs émotions ?

Faire prendre conscience aux élèves des émotions ressenties, les aider à les identifier et à en parler participe à une meilleure gestion du stress en situation d'oral.

Le professeur peut s'appuyer sur la roue des émotions de Plutchik pour identifier et faire jouer ces émotions aux élèves.

=> une piste : diffuser la bande-annonce de la comédie Bridget Jones et demander aux élèves de cocher les émotions qu'ils ont reconnues lors de la prise de parole du personnage.


Machine Elf 1735, Jean Marcotte, Public domain, via Wikimedia Commons

Pré-requis : de l'importance d' un cadre d'apprentissage sécurisant, motivant et non discriminant.

Les élèves arrivent à l’école avec des compétences orales très variables selon leurs parcours de vie.

Enseigner l’oral, c’est prendre le risque de mettre en lumière de façon parfois violente les différences de pratiques langagières entre élèves, liées à des contextes familiaux différents, et les écarts aux normes scolaires qu’ils manifestent en prenant la parole. La didactique de l’oral doit donc être particulièrement vigilante dans le domaine des affects et s’employer à créer des cadres d’apprentissage motivants, non discriminants et sécurisants.

Le professeur, pilote pédagogique, a pour mission de garantir ce cadre.


Ainsi, donner des règles de fonctionnement de la classe, insister sur le fait de ne pas se moquer, mettre en place une évaluation formatrive ( avec co et auto-évaluation avec des critères précis,  rendre équitable le temps de parole (interroger les élèves qui parlent peu, qui ne lèvent pas la main),  donner explicitement un statut positif à l’erreur ("tu n’as pas la bonne réponse mais je vais t’expliquer en quoi ce que tu as dit est important ou à quoi cela va servir pour l’avenir…. "), laisser du temps à certains élèves de réfléchir puis d'’organiser leur réponse, graduer la prise de parole en parlant devant un petit groupe de pair puis devant la classe,  mettre à disposition des ressources pour pouvoir répondre, etc…. vont permettre de construire un climat propice à l'expression orale.

Partage de pratiques de classe :

Prendre confiance en soi : de la lecture chorale à la lecture expressive

Cette ressource proposée par Fanny Brunet, Professeure de Lettres et formatrice s'appuie sur la force du collectif pour donner confiance à l'élève. Le cadre de travail favorise une entrée rassurante dans la lecture expressive, à voix haute.

Productions d'élèves à découvrir :

Pour aller plus loin :