Activités professeurs et élèves pour enseigner l'argumentation à l'oral (collège et lycée)
Ce module a pour but de présenter les attentes du grand oral concernant l'argumentation, à partir de la colonne "qualité et construction de l'argumentation" de la grille d'évaluation du Grand Oral. La réflexion sur l'enseignement de l'argumentation débute dès le cycle 3, se trouve renforcée au cycle 4 avant d'être travaillée finement au lycée dans la perspective de la maitrise des compétences orales et rédactionnelles.
Les activités et exercices proposés dans ce module sont destinés aux enseignants mais elles peuvent être "dérobées" pour trouver place dans les classes.
Objectifs :
- comprendre et travailler la notion d'argumentation et ce qu'est argumenter
- s'exercer à repérer les types d'arguments et les types de raisonnement
- s'entraîner à évaluer l'argumentation à l'oral
- trouver des ressources pour des activités pédagogiques
Enfin vous trouverez une bibliographie et une sitographie si vous souhaitez aller plus loin
Durée : 2h00
1. Qu'est-ce que l'argumentation ?
Présentation de la partie
Dans cette première partie, l'objectif est de travailler ce qu'est l'argumentation, notamment dans le cadre du grand oral.
Grille d'évaluation officielle du Grand oral.
La colonne à droite présente les descripteurs de l'évaluation de l'argumentation. Le niveau "très satisfaisant", placé en bas, indique ce qui est attendu : "maîtrise des enjeux du sujet, capacité à conduire et exprimer une argumentation personnelle, bien construite et raisonnée".
Vous trouverez dans cette partie une activité d'introduction (1.1), des activités pour repérer les arguments (1.2) et un travail sur les mots de l'argumentation (1.3).
Durée : 30 min
1.1 Les arguments dans un discours
Activité à réaliser
Dans un premier temps, nous vous proposons d'écouter le discours ci-dessous (lien à suivre), puis de réaliser l'activité.
Afin de repérer les moments de l'argumentation dans le discours que vous venez de visionner, nous vous invitons à relire quelques passages du discours écrits dans l'activité ci-dessous puis à sélectionner des réponses parmi des propositions.
1. 2 S'entraîner à repérer les arguments
S'entraîner à repérer les arguments.
Dans cette partie, vous trouverez plusieurs activités permettant de définir un argument et une argumentation rigoureuse, ainsi que des connaissances à exploiter.
Pour aller plus loin : en synthèse
2. Exercices sur l'argumentation
Exercices sur l'argumentation
Dans cette partie, vous trouverez des ressources pour travailler l'argumentation avec les élèves à travers des exercices.
Durée : 30 min
COMMENT CONSTRUIRE SON ARGUMENTATION ?
NB : selon les disciplines, les termes peuvent, parfois, avoir des sens un peu différents. Nous vous proposons ici des définitions générales, les plus communes à tous.
DÉFINITIONS :
Une thèse est une opinion donnée sur un thème, un sujet. Elle est défendue par un raisonnement travaillé et des arguments pertinents.
Un argument est une idée, une preuve apportée pour convaincre du bien-fondé de la thèse soutenue. Il prend appui sur un fait irréfutable, apporté pour soutenir une action qui, à elle seule, n’est pas considérée comme argument (opinion, fait, sentiment, attitude, croyance, affirmation, raisonnement)
Un argument est aussi un ensemble de propositions, organisées logiquement, qui forment un raisonnement et permet de fournir une preuve sur une thèse donnée, de conclure.
2.1 Argumentation, opinion et fait
2.2 Les types d'arguments
Exemples types de faits en STMG et LLCE/AMC
Ce tableau vous propose des exemples de faits utilisés pour argumenter une problématique en STMG et en LLCE/AMC.
Exemple de faits scientifiques :
« Pour la sécurité de vos enfants, vous avez besoin du jump Power (opinion qui tient lieu de conclusion), le Jump power est doté d’un câble d’acier flexible breveté unique de 7 mm de diamètre qui solidarise les poteaux (fait scientifique)
A vous de jouer : Dans l'activité, vous devez classer les arguments en fonction de leur nature (colonne 1 : argument de droit ; colonne 2 : argument de fait ; colonne 3 : argument de valeur ; colonne 4 : argument d'émotion). Astuce : il y a un argument de chaque type par matière (à ranger par ligne)
Nature des arguments : rappel des définitions
1. Argument de droit : Il est fondé sur une règle générale
2. Argument de fait/ Argument empirique : Il est fondé sur une réalité tangible
3. Argument de valeur : Il fait appel aux grands principes fondant la société
4. Argument d’émotion : Il fait appel à la sensibilité des auditeurs
Exemples en vidéo de type d’argument :
- Discours de Simone Veil du 26 novembre 1974 sur l'IVG.
1 – Argument de droit :
Pourquoi donc ne pas continuer à fermer les yeux ? Parce que la situation actuelle est mauvaise. Je dirai même qu'elle est déplorable et dramatique.
Elle est mauvaise parce que la loi est ouvertement bafouée, pire même, ridiculisée. Lorsque l'écart entre les infractions commises et celles qui sont poursuivies est tel qu'il n'y a plus à proprement parler de répression, c'est le respect des citoyens pour la loi, et donc l'autorité de l'Etat, qui sont mis en cause.
2 – Arguments de fait :
2a-Lorsque les médecins, dans leurs cabinets, enfreignent la loi et le font connaître publiquement, lorsque les parquets, avant de poursuivre, sont invités à en référer dans chaque cas au ministère de la Justice, lorsque des services sociaux d'organismes publics fournissent à des femmes en détresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mêmes fins, sont organisés ouvertement et même par charter des voyages à l'étranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de désordre et d'anarchie qui ne peut plus continuer.
2b- Parce que si des médecins, si des personnels sociaux, si même un certain nombre de citoyens participent à ces actions illégales, c'est bien qu'ils s'y sentent contraints ; en opposition parfois avec leurs convictions personnelles, ils se trouvent confrontés à des situations de fait qu'ils ne peuvent méconnaître. Parce qu'en face d'une femme décidée à interrompre sa grossesse, ils savent qu'en refusant leur conseil et leur soutien ils la rejettent dans la solitude et l'angoisse d'un acte perpétré dans les pires conditions, qui risque de la laisser mutilée à jamais. Ils savent que la même femme, si elle a de l'argent, si elle sait s'informer, se rendra dans un pays voisin ou même en France dans certaines cliniques et pourra, sans encourir aucun risque ni aucune pénalité, mettre fin à sa grossesse. Et ces femmes, ce ne sont pas nécessairement les plus immorales ou les plus inconscientes. Elles sont 300.000 chaque année. Ce sont celles que nous côtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la détresse et les drames.